Un recueil de poèmes, de légendes écrits par Jean-Louis, illustré par Brigitte (extraits)
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LE CROCODILE SACRE
Cette année-là, la pluie n’était pas tombée depuis de longs mois. L’harmattan soufflait un air chaud et sec brûlant les terres assoiffées. Les familles du village décidèrent de se mettre en quête d’une région plus hospitalière. Ils marchèrent des jours et des jours. Leurs provisions s’amenuisèrent, l’eau vint à manquer.
La gorge sèche, affaiblis, ils ne pouvaient plus avancer. Ils s’arrêtèrent au pied d’un baobab à l’ombre de ses branches tentaculaires.
Une goutte d’eau tomba sur le front d’un villageois. Il regarda le ciel : Il ne vit qu’une immensité bleue, vierge de nuages, où le soleil flamboyait à son zénith. Il pensa que la soif, la fatigue lui jouaient un tour et qu’il était victime d’hallucinations. Une autre goutte ruissela le long de sa joue … Puis une autre … Et une autre.
Les hommes se réunirent pour palabrer. Quel était ce mystère ?
Un vieux sage demanda au plus jeune et plus habile de la tribu de grimper dans le baobab. Celui-ci en redescendit promptement et balbutia :
« il y a de l’eau dans le creux de l’arbre et aussi … Aussi… J’ai vu un crocodile. »
Le vieux sage réfléchit quelques instants :
« C’est un signe, le baobab ne peut pas parler. Il a demandé au crocodile de remuer la queue pour faire tomber de l’eau et nous signaler sa présence. Nous allons installer ici notre nouveau village «
Aujourd’hui, lorsque vous traversez ce village prospère, les enfants vous prennent par la main et vous emmènent au pied d’un très vieux baobab où dans une marre d’eau sans cesse renouvelée, un crocodile sacré émerge et remue la queue.
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